Communiqué du 21 juillet 2010
ANGVC - UFAT - ASNIT - FNASAT - Gens du voyage
Les évènements dramatiques récents survenus
à St Aignan (Loir-et-Cher), où un jeune homme est décédé
au cours d'une opération de gendarmerie, donnent lieu aujourd'hui
à une odieuse stigmatisation de l'ensemble des gens du voyage
et des Roms de la part du Président de la République qui
les érige en boucs-émissaires des difficultés rencontrées
en matière de sécurité par le gouvernement.
En annonçant la tenue d'une réunion d'opportunité
le 28 juillet, le chef de l'Etat entretient une confusion entre gens
du voyage et Roms, renforçant l'inutile et dangereuse ethnicisation
du débat, qui nous entraine bien loin de l'idéal républicain.
Concernant
les gens du voyage, la logique d'expulsion ne saurait être mise
en avant sans faire écho aux carences des dispositifs d'accueil
imposés par la loi. Le rôle de substitution des préfets
pour pallier l'inertie des communes ou établissement publics
de coopération intercommunale n'est que très rarement
mobilisé. C'est de la responsabilité de l'Etat.
Rappelons
que les gens du voyage sont citoyens français et toujours soumis
à une législation d'exception, jugée discriminatoire
par la Halde, qui en fait une population contrôlée comme
aucune autre.
La situation des Gens du voyage appelle des réponses publiques
concertées et volontaristes, plutôt que des annonces dont
on discerne mal qui elles concernent et les effets positifs qu'elles
pourraient produire, au vu des pratiques déjà en cours.
Les Roms roumains et bulgares sont citoyens de l'Union européenne
et jouissent naturellement d'une parfaite liberté de circulation,
dans un régime transitoire discutable.
On imagine par contre aisément que législation d'exception,
stigmatisation et amalgame font le jeu de tensions et de rejets dont
personne n'a ni envie ni besoin.
Pourtant, partout en France, la démarche de concertation de gens
du voyage et le courage politique de municipalités donnent à
voir l'évidente possibilité du "vivre ensemble ".
Dimanche dernier, un hommage appuyé d'Hubert Falco aux Tsiganes
internés en France entre 1939 et 1946, a affirmé la place
des gens du voyage dans l'histoire française. Cette reconnaissance
a été vécue comme une avancée significative
vers
la reconnaissance d'une pleine citoyenneté. Espoir vite déçu
par une communication du chef de l'Etat qui rappellera sans aucun doute
aux historiens de nombreuses manifestations de politiques d'exclusion
et d'oppression.
L'ANGVC, l'ASNIT et Action Grand Passage, l'UFAT et la FNASAT - Gens
du voyage dénoncent avec fermeté une approche ethnicisante
et stigmatisante dont elles redoutent les conséquences à
la fois sur les familles et sur l'évolution des politiques publiques
qui seront mises en oeuvre.
Paris,
le 21 juillet 2010
Association Nationale des Gens du Voyage Catholiques (ANGVC) : Alice
Januel, 06.20.67.62.90
Union Française des Associations Tsiganes (UFAT) : Fernand Delage,
06.31.45.24.92
Association Sociale Nationale Internationale Tsiganes (ASNIT) : Désiré
Vermeersch, 06.07.74.60.21
FNASAT - Gens du voyage, Laurent El Ghozi, 06.14.87.27.33 / 01.40.35.00.04